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Climat - Page 11

  • Six ans après Copenhague : l’atterrante inertie du G7 s’apparente à un crime climatique

    Logo Attac.jpgBunkérisés dans un luxueux château à Garmisch-Partenkirchen, les dirigeants des pays du G7 sont invités à prendre des engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, à moins de six mois de la conférence sur le climat de Paris (COP21). Mais le G8 avait déjà pris exactement ces mêmes engagements pour 2050 il y a six ans. Pire encore, les politiques menées chaque jour vont exactement en sens inverse. Il faut mettre à l’ordre du jour la création d’un tribunal international des peuples afin de les rendre justiciables de ces actes qui s’apparentent fortement à des crimes climatiques.

    La chancelière allemande Angela Merkel a invité samedi 6 juin 2015 les dirigeants du G7 à s’engager en faveur d’un plafonnement à 2°C de la hausse des températures moyennes mondiales par rapport à l’ère pré-industrielle. Quant à Laurent Fabius, il les invite à adopter l’objectif fixé par le GIEC, à savoir une réduction de 40 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2010 et 2050, et à revoir à la hausse leurs objectifs de financement.

    Loin d’être des avancées, ces annonces indiquent un immobilisme inacceptable : les pays du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada), qui sont responsables de plus de 50 % des émissions mondiales depuis la révolution industrielle, se contentent donc de renouveler des engagements qu’ils ont déjà pris il y a six ans, lors du G8 de l’Aquila en Italie, quelques mois avant la conférence de Copenhague !

    En 2009 déjà, le G8 s’était engagé à ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique et à atteindre une réduction d’au moins 50 % des émissions mondiales d’ici à 2050, rejoignant ainsi pour la première fois les recommandations des scientifiques. Les pays riches s’engageaient même à réduire d’au moins 80 % leurs propres émissions d’ici 2050.

    Six ans plus tard, les pays du G7 n’ont rien entrepris qui permette de respecter ces objectifs. Bien au contraire, les politiques qu’ils mettent en œuvre, visant à retrouver le chemin de la croissance économique et à maintenir des modèles de vie insoutenables, conduisent à l’accroissement des émissions mondiales de GES. A l’heure des choix et au-delà des discours, les pays membres du G7 privilégient toujours la libéralisation du commerce et de l’investissement (TAFTA, CETA, OMC, Tisa etc) et le soutien aux énergies fossiles, au détriment de politiques audacieuses et résolues de sobriété et d’efficacité énergétiques. Ils se refusent également à doter le Fonds vert pour le climat de ressources suffisantes.

    Les conséquences des dérèglements climatiques actuels (typhons, sécheresses, inondations, fonte des glaces etc), dont les pays du G7 sont largement responsables, font déjà des milliers et des milliers de morts et dévastent des territoires entiers. Plutôt que de dépenser 200 millions d’euros pour se réunir dans un château surprotégé, il serait temps de créer un tribunal international pour juger les crimes climatiques. Nul doute que l’inaction irresponsable des dirigeants du G7 leur vaudrait une comparution immédiate.

    Attac le 8 juin 2015

  • Non ! Les sponsors privés de la COP21 ne sont pas climato-compatibles !

    Communiqué du 27 mai 2015

    Energéticiens fossiles et fissiles, compagnie aérienne, constructeurs automobiles : la liste des mécènes de la 21e Conférence de l’ONU sur le climat (COP21), rendue publique aujourd’hui, comprend des multinationales françaises qui ne sont pas compatibles avec le climat. Les Amis de la Terre, Attac France, le Corporate Europe Observatory, WECF et 350.org dénoncent l’incohérence du gouvernement et redoutent que les négociations se retrouvent aux mains des pollueurs.

    Alors que la France s’apprête à accueillir la COP21 supposée résoudre la crise climatique, le gouvernement donne la mesure de la sincérité de son engagement en dévoilant aujourd’hui son choix de mécènes. « La majorité des entreprises choisies émettent massivement des gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, comme EDF ou Engie dont les émissions provoquées par leurs centrales à charbon équivalent à elles seules à près de la moitié des émissions de la France [1]. Alors que le gouvernement avait assuré rechercher des entreprises à la réputation sans faille, bon nombre d’entre elles sont impliquées dans des projets nocifs pour les populations, leurs conditions de vie et de travail. Mettre la conférence climat la plus importante de notre décennie sous le patronage d’entreprises climato-incompatibles n’est pas de bon augure » condamne Malika Peyraut, des Amis de la Terre. Parmi la vingtaine d’entreprises qui composent la première liste de « sponsors », on retrouve notamment Air France, entreprise aéronautique opposée à la réduction des émissions dans le secteur de l’aviation, l Renault-Nissan, fabricants d’automobiles extrêmement polluants, Suez Environnement connue pour sa participation au lobby pro-gazdeschiste français [2].

    Les entreprises mécènes de la COP apporteront des contributions financières et en nature alors que la grande majorité de leurs activités sont extrêmement polluantes et que certaines de leurs propositions sont en fait de fausses solutions aux conséquences environnementales et sociales désastreuses. Ainsi en est-il de BNP-Paribas, qui en plus d’être la première banque française en termes de soutien au charbon entre 2005 et avril 2014, refuse obstinément de quitter les paradis fiscaux et mettre fin à ses pratiques d’évasion fiscale. « Le gouvernement offre sur un plateau et à très bon prix la possibilité à des multinationales climaticides de verdir leur image alors que l’intérêt général nécessite de ne pas polluer les négociations sur le changement climatique avec les intérêts particuliers que ces entreprises représentent » dénonce Maxime Combes, d’Attac France. « Confierait-on la lutte contre le tabagisme aux cigarettiers ? Pourquoi le fait-on alors pour le climat ? », demande-t-il.

    Le gouvernement a fixé l’objectif de la part du financement privé de la COP21 à 20 % du budget global. « 20 % de financement privé, c’est plus que ce qui s’était fait à la COP19 à Varsovie en 2013. Or, à Varsovie, les associations, mouvements sociaux et syndicats avaient quitté les négociations pour dénoncer la mainmise des négociations par les intérêts privés et les lobbies. On ne peut pas négocier un accord sur le climat avec ceux qui sont responsables du changement climatique : les États doivent écouter les intérêts des citoyens, et non les intérêts privés des lobbies et des multinationales. » observe Pascoe Sabido, du Corporate Europe Observatory. En proposant cette liste noire de sponsors, le gouvernement s’éloigne du signal qui devrait être donné lors de la COP21 : pour résoudre la crise climatique, il s’agit de mettre fin à l’ère des énergies fossiles, en rejetant les fausses solutions comme le nucléaire et en repensant nos modes de consommation et de production.

    [1http://www.amisdelaterre.org/Emissions-d-Etat-stop-a-l.html

    [2] Centre d’hydrocarbures non conventionnels : http://www.chnc.fr/

  • Paris2015 : Genève ne sauvera pas la mise !

    Logo Attac.jpgGenève (Suisse) accueille une nouvelle session de négociations de la Convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques du 8 au 13 février.

    Objectif affiché : obtenir un texte « rationnel, concis, gérable et négociable » à partir du document de 38 pages qui regroupe les différentes options soumises par les États dans la perspective d’un accord à Paris en décembre 2015. Nature juridique de l’accord, forme des contributions nationales, avenir des principes d’équité et de différenciation des pays font partie depuis plusieurs mois des nombreux points durs qui ont peu de chance d’être levés cette semaine.

    Nous nous alarmons du décalage grandissant entre ce que le GIEC recommande, ce que les négociations de l’ONU permettent et ce que les gouvernements font. Les mécanismes techniques toujours plus sophistiqués sont déconnectés de la réalité des dérèglements climatiques et des populations qui en subissent les conséquences. Et ils ne permettent pas de neutraliser les tensions politiques, ni de solutionner la crise climatique. À Lima, les États ont refusé de revoir à la hausse leurs engagements d’ici 2020 comme le préconisent les scientifiques. Au prétexte de la prise en compte des nouveaux (des)équilibres géopolitiques, les pays les plus puissants de la planète essaient de restreindre la portée des principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées. L’échelon national prime désormais dans la définition des contributions nationale, comme si l’objectif commun visant à rester en deçà des 2 °C de réchauffement global avait été abandonné.

    Non contraints au sein de l’ONU, et aiguillés par les intérêts des entreprises privées, les gouvernements s’activent par ailleurs pour libéraliser le commerce et l’investissement, encouragent la recherche et l’exploitation de nouvelles sources d’hydrocarbures et refusent de désarmer les marchés financiers, trois vecteurs majeurs de l’aggravation de la crise climatique.

    Face à l’urgence climatique, la passivité voire l’action irresponsable des dirigeants et des multinationales imposent donc à la société civile d’initier une bataille globale et de longue haleine, à laquelle Attac entend pleinement contribuer et nous le ferons en lien avec nos partenaires de la Coalition Climat 21 et nos partenaires internationaux.

    Informations complémentaires

     
     
  • Climat : à Lima, le sommet des peuples occupe la rue

    Logo Attac.jpgUne grande manifestation populaire d’environ 20 000 personnes a occupé les rues de Lima ce mercredi 10 décembre pour faire entendre la voix des peuples qui subissent les effets du changement climatique. L’énergie des jeunes a croisé celle des femmes, des mineurs exploités dans une mine d’or, des paysans très nombreux, tou⋅te⋅s réclamant l’arrêt de l’extractivisme, la justice climatique, l’accès aux communs, aux semences et tout particulièrement à l’eau, dont l’approvisionnement est menacé par la fonte des glaciers de la cordillère des Andes.

    « Je suis très préoccupé par le fait que notre action collective n’est pas à la hauteur de nos responsabilités à tous », a déclaré Ban Ki Moon, secrétaire Général de l’ONU devant les 195 pays réunis pour la Conférence des Parties (COP20) réunie à Lima. 
    Nous partageons sa préoccupation ! Nous y ajoutons un appel aux mouvements sociaux, aux citoyen⋅ne⋅s, à se saisir de l’enjeu climatique, à répondre à la lenteur des négociations, au manque d’ambition, au phagocytage des négociations par les lobbies industriels et financiers et surtout au décrochage du processus de négociations du monde réel. Il est à craindre que tous les échafaudages techniques, les évaluations, les comptabilités, les vérifications, toujours plus sophistiqués, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, soient pris de cours par les catastrophes en cours et à venir.

    La conférence n’est pas terminée, mais « les textes qui circulent désormais et qui définissent les bases pour préparer l’accord qui devrait être trouvé à Paris en décembre 2015, ne donnent aucun signe d’espoir réel, pour un monde, qui après 2020, devrait déjà subir des chocs climatiques sans précédents », selon Geneviève Azam, porte-parole d’Attac France.

    De Lima à Paris en décembre 2015, nous avons à amplifier, partout, une mobilisation sociale capable d’exprimer la réalité du changement climatique, sa signification et ses causes, les alternatives, en même temps que l’exigence d’une démocratie réelle et de la justice climatique.
     
    Attac France, le 11 décembre 2014
  • Climat : effets d’annonce et vrais renoncements

    Logo Attac.jpgLe mardi 23 septembre, lors du sommet pour le climat organisé par Ban Ki-moon à New-York, François Hollande a annoncé que la France « contribuerait à hauteur d’un milliard de dollars sur les prochaines années » au Fonds vert pour le climat (FVC). Un décryptage élémentaire démontre que cette annonce apparemment spectaculaire est en réalité si minimaliste et si floue qu’elle en devient dérisoire.

    Un milliard de dollars ! Ce chiffre tonitruant est en réalité dérisoire. Étalé sur quatre ans, cela fait moins de 200 millions d’euros par an. Soit à peine 0,2 % des 100 milliards annuels dont la communauté internationale s’est engagée à doter le Fonds vert d’ici 2020. Voilà qui est bien peu pour la cinquième puissance économique mondiale ! François Hollande s’est par ailleurs bien gardé d’indiquer s’il s’agissait de montants additionnels ou de financements déjà existants renommés pour l’occasion. Il n’a pas non plus précisé s’il parlait de dons ou bien de prêts conditionnés comme la France en a pris l’habitude.

    François Hollande s’est donc payé de mots, promettant de « réenchanter le monde, de donner à la jeunesse du monde l’espoir qu’elle vivra mieux que nous ». Entouré des PDG de GDF Suez, d’EDF, de Veolia et de bien d’autres pollueurs géants, il a omis de mettre fin aux subventions des énergies fossiles, revendication pourtant portée depuis de nombreuses années par la société civile.

    En recevant les ONG dont Attac avant son départ pour New-York, François Hollande s’est dit à l’écoute de la société civile. Laurent Fabius et Ségolène Royal ont participé à la marche pour pour le climat de ce dimanche à New-York. Mais in fine, compétitivité oblige, ce sont les intérêts des multinationales qui priment. Ainsi, François Hollande a-t-il confirmé l’engagement de la France dans l’Alliance globale pour « l’agriculture intelligente face au climat » alors que les ONG et syndicats paysans lui ont exprimé leur rejet de cette initiative qui néglige l’agriculture paysanne et fait la part belle aux technologies des multinationales.

    L’exemplarité dont la France se voulait porteuse est déjà mise à mal. Pour préserver les profits de ses banques, Paris s’évertue toujours à réduire la portée de la taxe européenne sur les transactions financières, qui pourrait pourtant être le prélude à une taxe mondiale ambitieuse pour alimenter le Fonds vert. Il y a à peine un an, Laurent Fabius, recevant les travaux du GIEC, avait dit viser « un accord juridiquement contraignant et ambitieux » à Paris en 2015 : mais François Hollande n’en a rien dit à New York, s’inclinant de fait devant les récentes déclarations de Barack Obama contre toute idée d’accord contraignant. 
    Le succès des marches pour le climat pourrait toutefois annoncer l’entrée en scène d’un puissant mouvement de l’opinion et de la société, seul de nature à bousculer les fabricants d’effets d’annonce au service des lobbies pour les contraindre à changer réellement de cap. Attac, au sein de la Coalition Climat 21 des mouvements sociaux qui s’est constituée en France, fera tout pour y contribuer.

    Informations complémentaires

     

    Communiqué Attac du 24 septembre 2014