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  • Agro-industrie bretonne : l'heure de vérité

    Le Monde.fr du 19.11.2013 Par Aurélie Trouvé (économiste et agronome, coprésidente du Conseil scientifique d'Attac)

    Ces derniers jours, le projet d'écotaxe a essuyé une pluie de critiques, pour beaucoup à juste titre. La gestion serait assurée par un grand conglomérat privé, Ecomouv, qui s'attribuerait près du quart des recettes de la taxe, engrangeant des profits excessivement élevés.

    Au final, 60% au mieux des recettes bénéficieraient aux modes de transports alternatifs à la route. Les autoroutes seront exemptées de la taxe et donc indirectement favorisées, de même que le transport aérien. Sans compter le manque de politiques pour accompagner le fameux " transfert modal " vers le transport ferroviaire et fluvial.

    Mais est-ce pour autant une raison de rejeter le principe de cette taxe ? Pénaliser les produits en fonction de leur distance, tout en reversant les recettes à des politiques de conversion du modèle de développement, pourrait être un moyen de relocalisation des activités et de transition écologique et sociale.

    Ce pourrait être une opportunité pour une région comme la Bretagne, dont une grande partie de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire, qui représente un tiers des emplois, se trouve dans une impasse économique.

    CHAMPIONNE DE LA PRODUCTION DE MASSE

    La Bretagne est la championne de la production agricole de masse. Mais elle dégage des marges réduites. Numéro un des productions animales, elle n'a mis en place aucune appellation d'origine protégée dans le secteur. Elle se retrouve prise dans l'engrenage d'un élevage industriel, de plus en plus coûteux en énergies fossiles et en alimentation animale concentrée, notamment du soja qu'elle importe d'Amérique via ses grands ports.

    Les agriculteurs vendent ensuite au rabais leurs porcs, leurs volailles, leur lait à des grandes industries agroalimentaires. Des industries qui jouent quant à elles sur des marchés de produits standards, de faible qualité, ne pouvant faire face à la concurrence internationale que par des prix et des coûts salariaux toujours plus faibles.

    Le spectre des opposants à l'écotaxe a de quoi semer la plus grande confusion. Quand Leclerc ferme en solidarité avec les agriculteurs et les industries agroalimentaires bretonnes, on oublie que la grande surface est la première à les saigner en pressurant les prix pour gonfler ses marges.

    Quand le grand patronat défile avec les salariés, on oublie que les marges des actionnaires ne font que grandir au détriment des salaires. Quand les bonnets rouges scandent avec la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) " Vivre, décider, travailler, en Bretagne ", on oublie que le modèle soutenu par le syndicat agricole majoritaire a fusillé l'emploi et dégradé le cadre de vie, remplissant de nitrates et d'algues vertes les nappes phréatiques et les plages bretonnes.

    Xavier Beulin, président de la FNSEA, déplore une écotaxe qui pénalisera les produits à faible valeur ajoutée et nous empêchera d'être aussi compétitifs que la Pologne ou l'Allemagne. La FNSEA a appelé à manifester à Quimper pour poursuivre un modèle insoutenable : produire toujours plus, toujours moins cher.

    L'AGROBUSINESS BRETON SE PREND LE MUR

    Tant et si bien que les abattoirs Gad, qui licencient en ce moment près de 900 salariés, embauchent des salariés des pays de l'Est à Josselin dans le Morbihan, par le biais d'agences d'intérim étrangères et d'un autre droit du travail, bien plus avantageux.

    Tant et si bien que leurs volailles congelées bas de gamme ne peuvent plus être exportées qu'à coup de dumping, de fortes subventions à l'export sur le dos du contribuable.

    Ces subventions sont aujourd'hui supprimées et la directive européenne sur les nitrates ne laisse pas d'autre choix que de réduire la production : faute d'avoir su ou pu négocier le virage, l'agrobusiness breton se prend le mur.

    Pensant profiter de l'augmentation de la production, il a même activement contribué à sa perte, en plaidant au sein de la FNSEA et dans diverses structures de lobbying une dérégulation des marchés et notamment la fin des quotas laitiers. Il a tellement bien réussi que la France a cessé de soutenir les quotas.

    Certes, il faut se garder de généraliser ce modèle à toute la Bretagne : d'autres entreprises agroalimentaires ont su diversifier leur production, miser sur la qualité et la valeur ajoutée. Certains éleveurs, comme ceux du Centre d'étude pour le développement d'une agriculture plus autonome (Cedapa), ont su montrer qu'on pouvait créer de l'emploi et réussir avec des prairies extensives et des pratiques bien plus respectueuses de l'environnement. Ils ont mis en avant les complémentarités entre cultures et élevages, disparues ces dernières dizaines d'années quand la Bretagne s'est ultra spécialisée dans l'élevage intensif.

    SOUTENIR LA RECONVERSION DE L'ÉLEVAGE

    Mais pour un tel changement de modèle de développement, encore faut-il des politiques qui l'accompagnent : un encadrement des marges de la grande transformation et de la grande distribution, l'arrêt des aides sans conditions aux industries et une redistribution vers des activités relocalisées, écologiques et sociales.

    Des politiques que les gouvernements successifs, y compris celui-ci, ne proposent pas. Ainsi en est-il de la redistribution des aides de la politique agricole commune, décidée ces semaines-ci, qui aurait pu encore bien davantage soutenir la reconversion de l'élevage au lieu de continuer à aider des céréaliers aux revenus indécents.

    L'écotaxe telle qu'elle est conçue, ajoutée à une politique fiscale injuste qui continue de pénaliser les classes moyennes et précaires, ne pouvait donc qu'attirer les foudres. Mais ce n'est surtout pas une raison pour jeter le bébé avec l'eau du bain et enterrer cette bonne idée.

    Aurélie Trouvé (économiste et agronome, coprésidente du Conseil scientifique d'Attac)

  • Attac Infos rapides 20 novembre - Questions politiques : Trois dates à venir.

    L'association "Questions politiques" qui a démarré un programme de débats au mois de septembre, avec une première soirée sur les retraites, organisera d'autres évènements jusqu'en juin prochain. Voici les prochaines dates déjà connues :
     
    Jeudi 28 novembre, à 20 h 30, avec Cédric Durand, au Local (rue St Pierre le Puellier). Cédric Durand est économiste à l'Université de Paris 13, il est coordonnateur du livre "En finir avec l'Europe", paru aux éditions La Fabrique, cette année. Il viendra nous exposer ses propositions lors de la conférence-débat :  "En finir avec l'Union européenne"
     
    organisée par l'association "QUESTIONS POLITIQUES", soutenue par les amis du Monde diplomatique, Raisons d’agir et la Société Louise Michel,
     
     Le jeudi 28 novembre,  à 20h30
     
    Au Local, 16, rue Saint pierre le Puellier, à Poitiers
     
    Mercredi 15 janvier à 20 h 30, une conférence-débat avec Louis Weber, au Plan B, A partir du livre dont il est un des co-auteurs : "La gauche radicale en Europe", aux éditions du Croquant.
     
    Mardi 18 mars à 20 h 30, avec Willy Pelletier, Catherine Leclercq et Bertrand Geay, conférence-debat autour du manifeste  "Champ libre pour les sciences sociales" (Lieu à préciser)
     
    L'Union européenne est porteuse dès sa fondation, selon les auteurs de "En finir avec l'Europe", d'une destruction concertée du droit des travailleurs, d'une négation de la volonté des peuples. L'Union européenne est animée par des textes dont le Traité constitutionnel européen fut un des principaux. Ce traité fut rejeté par une majorité de l'électorat français en 2005, rejet qui fut méprisé par les dirigeants politiques de France comme d'Europe; c''est de cette Union européenne dont nous allons reparler lors des élections de 2014. Elle sauve les banques mais elle affame les peuples de Grèce comme du Portugal comme elle est indifférente à ces centaines de noyés africains en mer Méditerrannée près de l'ile italienne de Lampedusa, en cette fin d'année. Nous sommes alors attentifs à  cet appel de Cédric Durand et de ses amis: « tout projet politique qui prend au sérieux l’objectif de rupture avec le néolibéralisme doit se poser la question de la rupture avec l’euro, et de ce fait, accepter de lutter contre l’UE elle-même. 
     

    Rappel :  Texte de présentation de l'association Questions politiques

    Présentation de "Questions politiques".
     
    Nous voulons intervenir dans la bataille pour l'hégémonie des idées face à la doxa néolibérale, et face à l' alternative mortelle portée par le FN. Pour préciser nos convictions, affiner nos divergences, remettre en cause nos préjugés, analyser plus finement la situation politique et économique actuelle. Pour poser collectivement d'autres questions politiques. Mieux comprendre le monde pour mieux parvenir à le transformer dès aujourd'hui.
    Nous sommes en lien avec les amis du Monde diplomatique, la Société Louise Michel (Paris) et l'association Raisons d'agir.
    Nous poserons donc des questions politiques auxquelles des réponses sont à apporter au plus vite, tant la situation politique et sociale exige des propositions novatrices. Nous nous situons du point de vue d'une orientation politique "gauche de gauche", pluraliste et ouverte.

  • Attac a 15 ans : bientôt les vidéos !

    Logo Attac.jpgEn attendant les vidéos d’«ambiance» de la soirée des 15 ans, voici déjà où vous pourrez trouver les vidéos qui étaient diffusées pendant la soirée :

    En France et dans le monde, Attac se mobilise !

    https://vimeo.com/79362117

     

    Désarmer la finance, 15 ans après (zapping)

    https://vimeo.com/78838051

     

    Message de Susan George pour les 15 ans d'Attac

    https://vimeo.com/79403463

  • A Poitiers, 2 conférences à retenir : "Comment nourrir le monde à l'horizon 2050 ?

    Invitation à une conférence organisée au nom d'Initiative Développement dans le cadre de la Semaine de Solidarité Internationale ...

    - Mercredi 20 novembre de 20h à 22h30 : "Comment nourrir le monde à l'horizon 2050 ?" Conférence-débat à la Maison du peuple, salle Timbaud - rue Saint Paul. Nous serons 9 milliards d'humains en 2050 : quelle agriculture pourra répondre à ce grand défi ? C'est à cette question que tenteront de répondre :

    -  Christophe NAUDIN, enseignant-chercheur en Agronomie au département Agronomie & Ecologie du Groupe ESA d'Angers où il coordonne la majeure « Productions végétales & Agroécologie » 

    et Valentin BEAUVAL, ex-agriculteur dans le Saumurois, ingénieur agronome, spécialiste du développement rural et de l’appui aux organisations paysannes dans les pays du sud. Il est membre, entre autres, d'Agronomes et vétérinaires sans frontières.

    Face aux limites de ce que l'on a appelé « la révolution verte », à savoir l'emploi de variétés dites « améliorées » mais qui nécessite un recours intensif à des engrais de synthèse et des produits phytosanitaires, il existe déjà des systèmes de culture et d'élevage inspirés de l'agroécologie, susceptibles d'accroître la production tant dans les pays du Sud que ceux du Nord. C'est un mode d'agriculture qui se préoccupe autant de produire des biens alimentaires que de préserver les milieux et les ressources naturelles. Tout l'art des paysans est ici de produire en symbiose avec le sol, l'eau et la biodiversité ambiante en évitant de les épuiser ou de les polluer puisque cela reviendrait à détruire leurs moyens de production.

     

    - Mardi 26 Novembre à 20h30 : Projection d'un documentaire suivie d'un débat dans le cadre du festival AlimenTERRE pour l'association KuriOz : "LoveMEATender" avec : Jean-Louis Durand, chargé de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, et Raymond Demiotéleveur, membre du Réseau Agriculture Durable impliqué dans les circuits courts. Espace Mendes France à Poitiers, rue Jean Jaurès.

     En 2050, nous serons environ 9 milliards d'individus sur Terre. Et pour nous nourrir en viande, il faudra 36 milliards d'animaux d'élevage. Peut-on continuer à penser que nous devons manger de la viande tous les jours ? Il est temps de s'interroger sur notre comportement face à la viande. Quant aux animaux, les rabaisser au rang de machine pose de plus en plus de problèmes éthiques.

  • Avec les Fralib, Attac s'engage pour libérer l'Eléphant !

    Des représentant-e-s du mouvement social, politique et intellectuel ont décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le 12 décembre prochain dans les supermarchés de France pour populariser l'appel au boycott de Fralib.
     

    Il s'agit de contraindre par la pression citoyenne cette multinationale à rendre possible le lancement du projet de SCOP (coopérative de production) élaboré par les salariés de Fralib. Concrètement, les Fralib demandent de pouvoir récupérer la marque Eléphant (abandonnée par Unilever). 


    Attac est l'un des moteurs de cette initiative. Nous appelons tous les comités locaux d'Attac à contribuer à l'organisation de ces actions locales le 12 décembre. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant  est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l'Eléphant !

    le Conseil d'administration d'Attac


    L' appel "pour que vive Fralib, boycott d'Unilever !" : 


    blogs.mediapart.fr/blog/attac-france/081113/pour-que-vive-fralib-boycott-dunilever