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Communiqué - Page 26

  • Là-bas si j’y suis doit continuer !

    Vendredi 27 juin la nouvelle directrice de France Inter annonçait dans une interview que l’émission Là-bas si j’y suis serait supprimée en septembre. Les raisons invoquées ? Daniel Mermet, son producteur, serait désormais trop vieux pour continuer ; l’émission aurait par ailleurs perdu « 100 000 auditeurs en deux ans ».

    Ces arguments ne tiennent pas : quoiqu’on pense de l’âge de Daniel Mermet (ou de ses relations parfois tumultueuses avec certains de ses reporters), Là-bas si j’y suis est avant tout une équipe, composée majoritairement de jeunes journalistes à qui l’animateur avait prévu de passer la main. Et l’émission se maintient à des niveaux très élevés, avec près de 450 000 auditeurs chaque jour.

    Là-bas si j’y suis est une des rares émissions du service public qui permet à un large public de se familiariser avec des enjeux de société pas ou peu traités ailleurs dans les médias : depuis les luttes des ouvrières de Latelec au Maroc aux résistances des zapatistes au Mexique. Elle a attiré l’attention du public sur la financiarisation de l’économie dès les années 1990 et a donné la parole à des intellectuels rarement invités à des heures de grande écoute comme Cornelius Castoriadis, André Gorz, ou plus récemment Noam Chomsky ou Ken Loach.

    En cela, Là-bas si j’y suis est un apport essentiel à la qualité du service public (l’émission a été primée à plusieurs reprises). Sa suppression arbitraire est une mutilation d’un pluralisme déjà largement mis à mal sur le service public et dans l’ensemble des médias. C’est pourquoi Attac France soutient les salariés de Là-bas si j’y suis et les auditeurs qui luttent, et se mobilise avec eux pour le maintien de l’émission !

    Informations complémentaires

  • Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU favorable à la fin de l’impunité des multinationales. La France vote non.

    Logo Attac.jpgCe jeudi 26 juin, malgré l’opposition de la France, de l’Allemagne et des États-Unis, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est prononcé en faveur d’un projet de résolution déposé par l’Équateur et l’Afrique du Sud afin d’élaborer de nouvelles normes internationales contraignantes sur les entreprises multinationales et les droits humains. Attac France et l’Aitec dénoncent le vote français contre une initiative bienvenue et justifiée, tant il est urgent de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales et garantir l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

    C’est par 20 votes pour, 14 contre et 13 abstentions que la résolution en faveur d’un futur instrument légalement contraignant envers les multinationales a été adoptée au Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU. Cette résolution, dont le principe avait été soutenu par 85 États de la planète en septembre dernier, ouvre une opportunité historique pour combler un manque flagrant : il n’existe pas, au niveau international, d’instrument juridiquement contraignant, pourvu de mécanisme de sanction, pour réguler et contrôler les impacts des multinationales sur les droits humains et assurer l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

    Les multinationales bénéficient ainsi d’une asymétrie dans le droit international puisqu’elles disposent aujourd’hui de toute une batterie d’instruments normatifs (accords de libre-échange, traités bilatéraux sur les investissements, mécanismes d’arbitrages internationaux, etc.) qui protègent leurs droits et leurs intérêts, renforçant d’autant leur pouvoir économique et politique. Toutes les tentatives passées pour sérieusement contrôler leurs activités et leurs impacts sur les droits humains ont échoué, notamment suite à leur fort lobbying, et seuls existent aujourd’hui des codes volontaires et des principes directeurs juridiquement non-contraignants et absolument inefficaces.

    Pourtant, de Bhopal au Rana Plaza en passant par le cas de Chevron en Équateur ou de Marikana en Afrique du Sud, nous ne manquons pas de cas d’études et de documentation, y compris au sein des instances internationales, pour justifier la double nécessité de destituer l’architecture d’impunité dans laquelle évoluent les multinationales, et d’introduire des dispositions contraignantes garantissant que les droits économiques, sociaux, politiques et environnementaux des populations ne puissent être violés par les multinationales, et rester impunis.

    Des centaines d’organisations et de mouvements sociaux du monde entier soutiennent la proposition initiée par l’Équateur et l’Afrique du Sud et se sont mobilisés cette semaine à Genève, et ailleurs, pour faire pression sur les États membres du CDH et sensibiliser l’opinion publique internationale. En votant en bloc contre le projet de résolution, les pays européens et de l’OCDE (hormis le Chili qui s’est abstenu) ont fait passer les intérêts des multinationales au-dessus de la protection des droits humains.

    Attac France et l’Aitec appellent le gouvernement français à revoir sa position, et à s’expliquer à défaut. Nous considérons en effet que le soutien français à cette résolution n’aurait contredit ni la mise en application des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits humains de l’ONU, ni le projet de loi français en cours de préparation sur la responsabilités des acteurs économiques à l’étranger, qui ne devrait comporter aucune mesure contraignante. Le lobby des multinationales françaises et le ministère de l’économie et des finances, qui étaient parvenus à grandement limiter la portée du contenu de la loi sur le développement et la solidarité internationale adoptée en février dernier [1] quant aux obligations des entreprises françaises vis à vis de leurs filiales et sous-traitants, a-t-il été plus fort que l’obligation de la France à respecter ses engagements internationaux sur les droits humains ?

    Nos deux organisations suivront avec attention les suites qui seront données à cette résolution, en particulier les travaux du groupe de travail intergouvernemental qui devrait être créé d’ici 2015 pour construire des propositions plus précises. Elles s’engagent également à poursuivre leurs initiatives et mobilisations visant à réduire l’emprise du secteur privé, notamment à travers les accords de libre-échange et d’investissement, sur nos économies, sur la nature et sur nos vies.

    Attac France le 26 juin 2014 

  • Avec les cheminots, pour un véritable service public du rail !

    Les cheminots sont actuellement engagés dans une grève importante pour protester contre le projet de réforme ferroviaire du gouvernement. Jeudi, plus d’un cheminot sur deux était en grève hier selon Sud Rail et la CGT, et le mouvement vient d’être reconduit aujourd’hui.

    Le projet de réforme ferroviaire du gouvernement a pour objectif de préparer à l’ouverture totale à la concurrence d’ici à l’horizon 2020. Il s’agit de réaliser de nouvelles économies en opérant le rapprochement Réseau Ferré de France et la SNCF. On se rappelle que les deux entreprises avaient été séparées en 1997… au nom de la future mise en concurrence du secteur.

    Face à cette politique d’inspiration clairement néolibérale, erratique et sans réelle perspectives sinon la mise du rail sous tutelle du marché, les syndicats mobilisés ont rappelé au secrétaire d’Etat leur « exigence d’une réforme du système ferroviaire public qui aille dans le sens de la réponse aux besoins de transports de la population et aux revendications des cheminots ».

    Ils revendiquent une « une réelle réunification du système pour un meilleur service public voyageurs et marchandises dans une entreprise unique : la SNCF », et en appellent à d’autres solutions que les régressions sociales pour dégager des marges financières pour le rail. Ils exigent le report de l’examen du texte afin de « prendre du temps et de construire une vraie réforme du système ferroviaire ».

    Le gouvernement ne veut pas revenir sur le fond de la réforme, sinon à la marge : alors que le texte doit être examiné mardi prochain à l’Assemblée nationale une liste de propositions pouvant faire l’objet d’amendements a été transmise aux syndicats. Dans le même temps, il cherche à marginaliser les grévistes dans l’opinion publique sous prétexte qu’ils bloqueraient les épreuves du bac. Un tel comportement n’est pas acceptable. Si blocage il y a, le gouvernement en porte l’entière responsabilité !

    Le modèle de marchandisation du rail a débouché, partout où il a été appliqué, sur des catastrophes en termes de qualité, de tarifs et de sécurité. Les cheminots en grève luttent quant à eux pour un véritable service public ferroviaire, alternative au tout camion, et qui doit être une composante essentielle de la transition écologique de nos sociétés.

    Parce que le cheminots luttent pour nous tous, Attac France soutient et partage leur mobilisation.

    Attac France le 13 juin 2014

  • Déclaration du CA d'Attac France du 26 avril

    Logo Attac.jpgLe Conseil d'administration du 26 avril s'est tenu dans un contexte français marqué par un entre-deux élections, avec un redoublement des politiques d'austérité annoncées, une radicalisation à droite et à l'extrême droite. 
    Pour les semaines qui viennent nous poursuivons nos campagnes en les insérant dans 2 échéances particulières : 
    - celle des élections européennes pour lesquelles nous avons sorti du matériel (livre, brochure, questionnaire d'interpellation) et où de nombreuses initiatives publiques vont avoir lieu. 
    - celle des manifestations européennes (à l'appel des mouvements blockupy, agora 99..) de la semaine du 15 mai, avec la participation à l'encerclement du Business european summit à Bruxelles le 15 et la manifestation du 17 à Paris. 

    Dans ces échéances nous aurons à cœur de porter les thématiques : requins, celle contre le grand marché transatlantique (tafta), la TTF, le refus des politiques de la Troika, de l'extractivisme et la promotion des alternatives pour la transition écologique. 
    Ces thématiques ont guidé la rédaction de notre questionnaire aux candidat-e-s aux européennes, et la manifestation du 17 maidevrait regrouper divers organisations et associations porteuses de revendications sur leTafta, la souveraineté alimentaire, la lutte contre la spéculation foncière et l'austérité... 

    Nous sommes par ailleurs interpelés par divers forces ou courants d'idées dans ce contexte. Le CA avait décidé de participer à la manifestation du 12 avril, il a décidé de signer l'appel rédigé par la LDH et la Ligue de l'enseignement. Dans les deux cas, nous continuons à prendre part au débat d'idée sur les revendications et les moyens à mettre en œuvre, et de participer ponctuellement au regroupement de forces. 

    Le CA aura un débat en juin sur le contexte social et politique et précisera, après l'AG, les conditions de l'intervention de l'association. Nous avons déjà pour l'été deux préoccupations importante : la mobilisation de Notre Dame des Landes les 5 et 6 juillet et l'Université européenne des mouvements sociaux du 19 au 23 aout.
     

    Attac France, Paris, le 5 mai 2014

     
  • Une victoire contre les détracteurs de la taxe européenne sur les transactions financières

    Logo Attac.jpgLa Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rejeté, ce mercredi 30 avril, le recours du gouvernement britannique contre la taxe sur les transactions financières (TTF) dont le projet est en discussion entre onze pays de l’Union européenne.

    Attac se félicite de cette victoire juridique contre les détracteurs de la TTF, à commencer par le gouvernement britannique, qui craint à juste titre que la taxe ne s’applique aussi à la place financière de Londres.

    C’est précisément l’objectif du « principe de résidence » que de taxer les transactions passées par des institutions financières domiciliées dans les onze pays appliquant la TTF, indépendamment de la place financière où ces opérations sont réalisées.

    Ce « principe de résidence » empêche le contournement de la TTF. Pour éviter de payer cette taxe, une banque française devrait déplacer son siège social à Londres et cesser ses transactions avec tout partenaires domiciliés dans les pays appliquant la TTF. Inimaginable !

    Et pourtant cela n’empêche pas le gouvernement français, qui s’inquiète d’une taxe « excessive » (selon les termes de Pierre Moscovici, alors ministre des Finances), de prétendre que la TTF provoquerait des délocalisations massives.

    En fait, selon un négociateur du gouvernement allemand, la France œuvre actuellement, après avoir renoncé à exclure les produits dérivés de l’assiette de la TTF, à remettre en cause le « principe de résidence », ce qui reviendrait à introduire une grave faille permettant à l’industrie financière d’échapper en grande partie à la taxe.

    La décision de la Cour de justice de l’Union européenne est donc aussi un revers pour le gouvernement français dans ses efforts pour réduire à tout prix l’ambition de la TTF européenne, et un espoir pour ceux qui espèrent que cette taxe voit le jour pour réduire la spéculation et mettre enfin la finance à contribution.

    Attac France, communiqué du 30 avril 2014